Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

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des nègres à la Guadeloupe et à la Martinique eurent-elles un effet contraire à celui qu'ils attendaient. L'Assemblée voulut être renseignée, et, au lieu de se prononcer sur l'heure en un sujet obscur, elle renvoya la cause à plus tard. La motion fut rejetée.

Elle fut reprise par Camus le 2 mars 1790, et cette fois, après une discussion encore très vive, elle aboutit!. Un Comité spécial des Colonies fut créé, comprenant 12 membres titulaires et 2 suppléants. Un treizième, Louis Monneron, y fut adjoint par décision spéciale, le 20 janvier 1791 2. Ce n'était plus un Comité d’intéressés, en apparence. Il ne comptait que ? colons, Gérard et le comte de Reynaud, 2 négociants, Begouen du Havre et Garésché de Saintes. Parmi les 8 autres étaient un officier de marine, Nompere de Champagny, 3 hommes de loi, Thouret, Le Chapelier et Alquier, 4 propriétaires, Pelerin de la Buxière, Payen-Boisneuf, Alexandre de Lameth et Barnave. Les suppléants furent Cazalèz et l'abbé Maury. Mais ce Comité, d'aspect impartial, différait-il beaucoup de celui qu'avaient rèvé les colons ? Il n’y à que 2 colons, mais ils sont de Saint-Domingue ; que 2 négociants, mais ils représentent les ports les plus engagés dans la traite; une majorité d'hommes de loi et de propriétaires, mais ils sont solidaires des négociants et des colons, étant

4. Arch. parlem., XII, 19; Proc.-verb., n° 217, p. 3-5 (motion Camus), n°218 (élection), n° 219 (noms), t. XIV. 2. Proc.-verb., n° 537, p. 19, t. XLIII.