Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

CPI

Il fallut moins d’une semaine au Comité des Colonies et à son rapporteur Barnave pour préparer leur travail et choisir leur orientation. C'était montrer un beau zèle et une grande facilité. Mais voici des faits qui diminuent le mérite.

Depuis longtemps Barnave, par Lameth, était en rapports avec l'hôtel Massiac!. Le 13 février 1790, le président de la Société Billard lui envoie, par son collègue Ladebat, le travail qu'il a demandé sur les assemblées coloniales, avec un billet ainsi conçu : « On m'a dit que Barnave avait changé d'avis sur les assemblées primaires, et qu’il voudrait que ce travail fit partie des instructions préparées par le Comité. Le plus pressé est de faire les assemblées primaires pour arriver sans secousse à la formation d’une deuxième assemblée coloniale; il y faut un décret obligatoire, les instructions n'ayant pas ce caractère. Les instructions m'inquièlent. Elles seront présentées comme résultant du consentement des colons de France; or nos instructions sont de nous opposer de toutes nos forces à ce que la France s'occupe de notre cons-

1. Cf. le procès-verbal de la Société, du 13 septembre 1789 (v. plus haut, p. 78).