Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

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Mais la Constituante n’en devait pas rester là. Quand l’irritation de la première heure fut calmée, elle sentit que ses dernières rigueurs étaient en contradiction avec ses principes, et elle se hâta de les corriger. Barnave lui-mème, qui en est principalement responsable, expliqua comment il fallait les entendre. « Ce n'est pas, dit-il, par des actes partiels, des moyens de force, des décrets de circonstance, ni même par des commissaires, que vous rétablirez l’ordre et la tranquillité ; c’est par de bonnes lois ; c'est par la consécration de leurs droits qu'on satisfait les hommes libres, c’est par des lois qu’on les soumet véritablement. Ce moyen est le seul dont les Français soient dignes! ! » Ei, dans une autre circonstance, il précisait sa pensée en ces termes : « Tout annonce que les colonies n’ont pas assez de lumières. Sans leur retirer le bienfait de pouvoir proposer librement ce qu'elles croiront propres à leur prospérité, on peut les aider dans leur marche?. » À la bonne

1. Réponse à Linguet, 5 avril 1791; — Arch. parlem., XXIV, 518-596 ; Proc.-verb., n° 642, p. 14-19, t. LI.

2. Rapportsurla Martinique, 29 novembre1790 ; — Arch.parlem., XXI, 125; Proc.-verb., n° 486.