Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (18 JUIN 1790) 185

ganiser à sa guise, avait cassé ses officiers et leur avait ordonné de se retirer de Lambesc dans les vingt-quatre heures.]

L'Assemblée a décrété que son président écrirait à la municipalité de Lambesc, pour louer le zèle avec lequel elle s’est occupée des moyens de retenir ce régiment dans l’ordre. Il écrira une autre lettre à ce régiment, pour l’avertir de rentrer promptement dans l’ordre, sans quoi ses députés ne seraient point reçus à la fédération générale du 14 juillet. Cette idée est trop grande pour qu’elle n'ait pas un heureux effet.

Cependant, qu’il sera difficile d'entretenir la discipline tant que dominera l’ancien corps des officiers! Ce serait bien pour eux le cas d’une démission combinée. Comme on leur en saurait gré! (Papiers R. Lindet.)

XCIX. — À R. Lindet. Le 14 juin 17090.

[IL entretient son frère de l’état d'avancement du décret sur le traitement des membres du clergé, de diverses questions intéressant Lyre, et le brigandage de Goubpillières (1).]

P.-S. — Un volontaire de la Bastille est mort au faubourg Saint-Antoine. Ses camarades, au nombre de sept ou huit cents, ont escorté son convoi, le plus solennel qu'ils ont pu exiger. Un d’entre eux, après les vêpres et avant l’enlèvément du corps, est monté en chaïre et a prononcé son oraison funèbre. La veuve n'avait que 4 1. 10 sols pour faire les frais de son inhumation. On exigeait 7 1. 10 sols. Voilà ce qui a donné lieu à cette pompe funèbre. (Papiers KR. Lindet.)

C. — À R. Lindet. Paris, le 18 juin 1790.

Mon frère, hier matin, la séance fut employée à fixer le traitement des curés et des vicaires (2); mais l’anniver-

(x) Lyre, aujourd’hui La Neuve-Lyre, arrondissement d'Evreux. — Goupillières, arrondissement de Bernay (Eure). (2) Séances du 17 juinau matin, Moniteur, IV, 651; au soir, éb., IV, 659.