Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

190 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

Vous jugez combien cette séance a dû être orageuse. Je crois que tout le monde tirait ces conséquences des précédents décrets. Peut-être aurait-il mieux valu attendre encore quelques mois pour les. déduire aussi catégoriquement ; mais il fallait célébrer un anniversaire. Sans doute celui du lit de justice sera marqué par l’arrivée des députés d'Avignon.

P.-S. — Il n’est que minuit. Il y avait lieu de croire que la séance serait un peu plus longue. Dans le fort de la discussion, un gentleman s'écria : « Qu’on apporte de l'eau pour rafraichir les têtes! » On cria : À l’ordre! mais on tit beaucoup. Les princes, dont les titres sont assis sur des possessions étrangères, ne peuvent pas être atteints par ces décrets. Les citoyens français pourront, comme les Romains, posséder des provinces et des royaumes.

Saluez, de ma part, nos concitoyens actuellement à Evreux. Je ne suis point étonné et je suis flatté que la division en six districts ait été adoptée. J'étais fâché qu'on vous eût maladroitement préparé une pierre d'achoppement. Je désire que les élections tombent sur des personnes en état de remplir les fonctions importantes dont elles seront chargées. J'apprendrai avec le plus grand plaisir les élections. (Papiers R. Lindet.)

CII. — Au même.

Mon frère, je crois votre élection incontestable; et, dans la position où vous êtes, si l’on a attendu la formation des bureaux pour susciter une querelle intérieure, je désire que vous ayez demandé le jugement de l’Assemblée entière, après avoir éprouvé celui du bureau, qui ne pouvait manquer d’être favorable, puisque vous en avez été nommé président, etc., etc.