Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (27 JUIN 1700) 193

maximum des curés, abbés, chanoiïnes etc., est fixé à 6,000 livres. Quelle réduction pour M. l'abbé Maury, et pour les abbés qui dépensaient 150,000 livres pour venger le danger qu'avait couru un lièvre!

On a décrété les articles constitutionnels de la marine.

Les honneurs décernés, à la légère, aux vainqueurs de la Bastille ont failli occasionner une brouillerie entre eux et la garde nationale (1). Les vainqueurs de la Bastille sont venus présenter un pompeux arrêté, par lequel ils renoncent aux récompenses qu'ils ont méritées. Cette démarche échauffa la tête de M. de Menou, qui demanda l'abolition des ordres de Saint-Louis, du SaintEsprit, etc. La motion ne fut pas accueillie, parce qu’elle venait dans un moment où on se félicitait de se tirer d’un mauvais pas; elle reparaîtra sous une autre forme et dans un temps plus opportun.

M. d'Ambly a défendu son vieil ami Lautrec avec le ton pathétique des anciens paladins. Les autres défenseurs ont effacé l'impression qu'avait faite le discours simple, énergique de ce franc et loyal chevalier. Lautrec est mandé, la municipalité de Toulouse approuvée et chargée de continuer l'information (2).

Grégoire Riquet, jadis vicomte Mirabeau est arrivé: il se présentera aujourd’hui à 2 heures. Hier au soir, un soldat du régiment de Touraine a accusé ce colonel: il a été appuyé par un officier municipal, et un officier de la garde nationale de Perpignan. Les discours du soldat et de l'officier de la garde ont fait la plus forte sensation. M. le colonel a un terrible adversaire dans un de ses soldats, député de son régiment. Le maire de Perpignan a été reconduit avec tous les honneurs, aussitôt que le régiment a reçu ses drapeaux.

Les députés d'Avignon ont été reçus : ils ont passé la

(1) Séance du 25 juin. Moniteur, IN, 723. (2) Séance du 25 juin. Jbid., 718.

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