Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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nous étions faite de ce qu’exige en ce moment l'intérêt de la France, et nous nous sommes en conséquence déterminés à présenter aujourd’hui même à lord Grenville la note dont vous trouverez ci-jointe la copie.

D’après la conversation dont nous vous avons rendu compte le 5 juin, il nous a paru inutile de demander par écrit une explication catégorique sur le mot alliés. Cette forme aurait eu pour effet de retarder de notre part des demandes plus essentielles, et le temps que nous aurions perdu à des discussions au moins superflues sur le sens plus ou moins étendu de ce mot, nous avons cru l’employer plus heureusement à une démarche qui ne saurait être différée sans danger pour la France.

Nous avons donc, Monsieur, laissé à ce mot alliés toute l'extension dont il est susceptible, et nous nous sommes particulièrement attachés, en renouvelant à Sa Majesté Britannique l'assurance du respect inviolable de la France pour ses droits et ceux de ses alliés, à bien expliquer que nous nous attendons que ces alliés se tiendront envers nous dans les bornes d’une stricte neutralité, et, profitant de quelques-unes des expressions générales de la note de lord Grenuille, nous lui avons demandé que le gouvernement britannique engage les alliés de l'Angleterre à une conduite analogue à la sienne.

En effet, Monsieur, si vous considérez : 1° les tentatives faites par le ministre de Prusse à la Haye, auprès des États-Généraux, pour les amener à une