Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 365

droits de tous les alliés de la Grande-Bretagne qui n'auront point provoqué la France par des démarches hostiles, seront par lui non moins religieusement respectés.

En faisant, ou plutôt en renouvelant cette déclaration, le Roi des Français jouit de la double satisfaction d’exprimer le vœu d’un peuple, aux yeux de qui toute guerre qui n’est pas nécessitée par le soin d’une légitime défense est essentiellement injuste, et de s'unir particulièrement aux dispositions de Sa Majesté Britannique pour la tranquillité de l’Europe, qui ne serait jamais troublée sila France et l'Angleterre s’unissaient pour la maintenir.

Mais cette déclaration du Roi et les dispositions de Sa Majesté Britannique l’autorisent à espérer qu'elle se portera aussi avec empressement à employer ses bons offices auprès de ces mêmes alliés pour les détourner d'accorder aux ennemis de la France, directement ou indirectement, aucune assistance et pour leur inspirer relativement à ses droits, c'est-à-dire à son indépendance, les égards que la France est prête à manifester en toute occasion pour les droits de toutes les puissances qui demeureront envers elle dans les termes d’une stricte neutralité.

Le mouvement que s’est donné le cabinet de Vienne auprès de diverses puissances, et principalement auprès des alliés de Sa Majesté Britannique pour les engager dans une querelle qui leur est étrangère, est connu de toute l’Europe. Si l’on en croit même le