Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 395

pourrait les exposer au reproche d’embaucher les sujets de l'État auprès duquel ils sont accrédités. Je crois encore, Monsieur, qu'il serait très nécessaire que, dans le rapport qui précédera ce décret, on ne parlât que généralement à l'Assemblée des offres de service qui ont été faites dans les cours étrangères aux ministres de France, sans indiquer nominativement ceux qui ont rendu compte de ces offres, toujours pour éviter d’indisposer les gouvernements des divers pays où elles ont été faites.

La forme des certificats de résidence à délivrer en pays étranger est un autre objet, Monsieur, sur lequel j'attends aussi vos instructions, avec d'autant plus d’impatience, que vous ne pouvez imaginer combien de demandes insidieuses me sont faites chaque jour par des émigrés qui prennent cent tournures différentes pour arracher de moi la déclaration que leur absence de leur pays est légitime et ne les met pas dans le cas du séquestre ; jusqu'ici, j'ai toujours résisté à ces demandes : je n’ai délivré de certificats qu'aux personnes qui, par leur établissement en Angleterre avant l’époque de la révolution, sont parfaitement dans le cas de l'exception accordée par la loi, et comme je ne pouvais certifier un fait antérieur à ma présence ici, j'ai toujours exigé l'attestation légale d’un notaire.

Si, comme vous le supposez, Monsieur, dans votre

dépêche n°5, l’Assemblée nationale, pour éviter des

! Voir leltre du 22 juin 1792.