Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 29

sommes sûrs des mauvaises intentions du Roi et du ministre, et il emploie pendant un intérim nécessairement long un homme qui n’est pas en Angleterre et qui ne la connaît pas. La Suisse exige de grands ménagements, et il ÿ envoie M. Barthélemy qu'il sait n’y être pas propre, car vous le lui avez sûrement dit. Je défie aux princes de faire un plan plus contre-révolutionnaire que celui-là. Si Beaumefz arrive ici aujourd’hui comme vous me l’annoncez, nous en causerons ensemble; s’il ne vient pas, je lui enverrai une ordonnance à Arras pour le presser de venir, et s’il n’y est pas, j'adresserai au comité diplomatique un mémoire dont je vous enverrai copie, car on ne peut, en honneur et en conscience, voir un désordre aussi coupable et n'en pas avertir sans se frouver aussi responsable des malheurs qui doivent naturellement en résulter.

Vendredi 23.

Nous avons attendu Narbonne hier et avant-hier. M. de Rochambeau vient d'apprendre qu'il était hier à Cambrai et qu'il sera ce soir à Douai où il est allé le joindre; ils iront ensemble à Lille où ils passeront probablement le dimanche au moins et ne nous arriveront que lundi ou mardi. J'ai bien peur que Beaumetz ne vienne pas avant eux. Adieu, je vous embrasse.