Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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J'ai vu la reine après qu’elle vous & vit Elle m'a paru fort affectée du sentiment d'in quiétude , bien juste , sur la guerre qui pourroit éclater , d’un moment à l’antre ÿ entre deux rivaux si près l’un de l’autre; elle m'a parlé aussi de ce que vous n’aviez rien fait pour la prévenir. J'ai tâché de lui prouver que vous aviez fait ce qui était en vous ; et que nous étions prêts.à faire ioute les démarches amicales que la cour de Vienne pourroit nous suggérer; mais en même-temps ,je ne lui ai pas laissé ignorer le peu de fondement que je voyoiïs aux acquisitions de la maison d'Autriche, et que nous wétions nullement obligés à la secourir pour les soutenir; et de plus, je l'ai bien assurée que le roi dk Prusse ne pourroit pas nous. détourner de lalliance; et qu’on pouvoit désapprouver la condéite d’un allié, sans se brouiller avec lui. Elle avoit très-pen reçu de l’empereur et de l’impératrice, ainsi que de M. de Mercy. Tout cela est pour votre instruction , afin que vous puissiez parler le même langage. Je pense bien, comine vous, qu'il ne faut pas faire des démarches qui