Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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De

ministre avoit faites au sujet de quelques mer sures de rigueur prises par le gouvernement, contre les écrivains philosophes du temps ; et le roi se justifie , en lui faisant sa confession de foi sur ces philosophes et sur leurs ouvrages. Elle est entièrement intéressante, sous plusieurs rapports; elle manifeste beaucoup de candeur dans le monarque, eu égard à la propagation des idées les plus libérales sur la Bberté civile et religieuse ; et il y fait plusieurs ‘observations très-justes , sur les abus qu’occasionnoient alors ces priviléges inestimables. 1 paroît que le roi avoit été, pendant un certain temps, un des admirateurs des ouvrages de Voltaire, Rousseau, Diderot, et quelques autres écrivains de cette école. Mais qui peut le blâmer raisonnablement, d’avoir formé le sage dessein de ne plus favoriser des productions qu’il regardoit comme pernicieuses et destructives de toute moralité ?

Les apologistes de ces écrivains nous disent, qu’ils se servirentdes armes qui leur parurent les plus propres à combattre, avec succès, le despotisme et la superstition ; et que, suivant la maxime du poète de Rome, le ridicule