Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

DE LOUIS XVI. 141

‘avoient mérité des priviléges; le roi de France doit les leur conserver. Je ne donneral point ma sanction à des décrets qui les dépouilleroïent; c’est alors que le peuple français pourroit un jour maccuser d’injustice où de foiblesse. M. l'archevêque, vous vous soumettez aux décrets de la Providence; je crois n’y soumettre en ne me livrant point à cet enthousiasme qui s’est emparé de tous les ordres, mais qui ne fait que glisser sur mon ame. Je ferai tout ce qui dépendra de moi pour conserver mon clergé, ma noblesse. Si la volonté du peuple se prononçoit, j'aurois fait mon devoir; si. la force nv’obligeoit de sanctionner, alors je céderois. Mais alors il n’y auroit plus en France ni monarchie, ni monarque; et ces deux chosès ne peuvent subsister, qu'aux lieux où le clergé forme un ordre auguste et respecté, où la noblesse jouit de quelque considération, et peut se placer entre Île peuple et le Roi. Les momens sont difficiles , je le sais, M. l'archevêque; et c'est ici que nous avons besoin des lumières du ciel. Daignez les solliciter, nous serons

Qxaucés. LOUIS.