Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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DE LOYIS XVI. 157

, Notre intérêt, pour ee price infortuné, .ne peut que s’accroitre , lorsqu'on le voit plein de cette douce et intime satisfaction que produit le sentiment d’une bonne action, s’&pplaudir du refus qu’il a fait de donner le signal du carnage, que son frère désiroit avec tant d’ardeur. Il répond à ses reproches avec l'accent d’un cœur bon, simple et pénétré : « Cessez, mon frère, cessez. de m'accuser ; le temps, les circonstances , ct mille causes, qu’il seroït trop long de détailler, ont fait le malheur de la France. » Il pouvoit le penser ainsi; il seroit injuste, il seroit cruel de lui supposer de la duplicité, dans ce moment d’effusion. Mais, exempt Ini-même de tout reproche d’inconduite et de dissipation, il auroit pu, alors, parler de la prodigalité, de Pimmoralité , de l’extravagance de ceux qui l’entouroient ; et tracer des peintures , dont l’affreuse ressemblance auroit fait reculer, d’horreur et d’effroi, celui à qui il répondoit. Au contraire, il blâme son frère de son absence , il le presse de retourner ; ce qu'il ne fit pas, lieureusement pour sa patrie, et, peut-être encore , plus heureusement pour Iui-même.