Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

DE LOUIS Xvr. 163 maire, mérite d’être rappelée. « J’entendis ; dit le comte, les conseillers de la cour dire 4 la prisonnière ( c’étoit la reine ) que le peuple de Paris venoit pour la massacrer, et qu’il falloit qu’elle s’éloignât sur-le-champ; et elle leur répondit aussitôt, avec beaucoup de dignité»:«Siles Parisiens viennent pour m’assassiner, c’est aux pieds de mon époux qu’ils me trouveront ; mais je ne le quitierai jamais. »

Il est vraisemblable que le comte avoit pris ees arrangemens avec la municipalité de Versailles | sans la participation du roi, puisque lorsque le soir du 5 ogtobre, il les lui présenta, il en reçutle refus formel contenu dans cette lettre. La sagesse du roi forme ici un beau contraste avec la folie de ses conseillers ; qui auroient dû s'être ressouvenus de ce qui s’étoit passé!, il ny avoit encore que trois mois; et avoir senti l’inutilité de la résistance de quelques compagnies de soldats , contreune nation armée : et combien peu on devoit compter sur la fidélité de ces troupes , que le roi accusoit d’avoir violé leur serment , ef qui avoient, encore les. mêmes dispositions. Le roi connoissoit trop bien le danger de sa