Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

64 CORRESPONDANOE

été à la fin miné. « Maurepas, sur-tont, qui m'aime véritablement », dit le roi ; ( demande son renyoi. »

Si le commencement de l'administration de ce ministre nous donne lieu de croire qu’il pouvoit être sincère dans les réformes qu’il approuva, quoiqu'il eût des vues plus modérées que les autres ministres qu’il avoit présentés au roi; après un-examen plus approfondi , il paroït que M. de Maurepas n’étoit qu’un courtisan plus fin et plus dangereux que les princes n’en rencontrent ordinairement. Deux années auparavant, il avoit chassé Maupeou et son parlement,que celui-ci avoit composé des plus vils et des plus lâches suppôts de la couronne ; et il avoit rétabli un parlement rebelle et des ministres réformateurs. Ces: instrumens lui étoient nécessaires pour affermir son pouvoir. Lorsqu'il eut acquis, sur lemon arque, l'empire auquel il aspiroit , il en fait usage pour éloigner ces hommes en qui il craint de trouver des rivaux ; et alarmé des progrès rapides que les principes libérauxet philosophiquesavoient fait sur l'esprit du roi, il met aussitôt un frein à un penchant si dangereux, et ayec autant

d'autorité