Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

0. lé 2.

On peut affirmer qu’eu égard à la qualité des chevaux étrangers au bénéfice réalisé sur les chevaux de selle de l’artillerie et sur ceux des officiers de cavalerie, comme aussi Lenant compte du bénéfice que le Gouvernement aurait pu tirer des juments provenant de l'Angleterre et du Mecklembourg, on peut affirmer que les opérations de la remonte de 1840 se sont faites avec une économie d'environ {,500,000fr., économie que l’État n’eût point réalisée sur les remontes à l’intérieur, en supposant, ce qui est reconnu impossible par tout le monde, que la cavalerie fût remontable par les propres ressources de la France.

S'il était nécessaire de démontrer que l'administration de la guerre se trouvait alors dans l'obligation absolue d’acheter à l'étranger la plus grande partie des 18,000 chevaux de selle qu’elle est parvenue à se procurer en cinq mois, du 15 septembre 1840 au 1° mars 3841, il suffirait de rappeler ici qu’en neuf années, de 1831 à 1839, inclusivement, la moyenne des chevaux de cavalerie fournis par les dépôts de remonte a été de 3,732, et que ces dépôts qui parvinrent à en livrer 8,200 en 1833 et 1,900 en 1838, ne purent, en 1840, dépasser le chiffre de 6,200 chevaux parmi lesquels se trouvaient plus de 2,000 poulains de quatre ans.

Il y a dans ce fait une preuve évidente de l'insuffisance des ressources chevalines de la France pour monter convenablement sa cavalerie, c’est aussi un avertissement sérieux pour s'occuper avec persévérance des encouragements à donner à la production des chevaux de cavalerie ; enfin il est à lui seul la justification des marchés de 1845, ainsi que des achats que Vadministration de la guerre a cru devoir continuer à l’étranger pendant la présente année. C'est de la comparaison des prix auxquels se sont effectués les achats de 1841, avec les marchés de 1840, que va naître la dernière preuve en faveur de ces marchés, et que ressortira clairement la modération de leurs prix, eu égard aux circonstances.

Des achats directs s'effectuent aujourd’hui par commission dans le Danemark aux prix de 480-560 et 640 fr. par cheval, ce qui donne en moyenne, pour les trois armes de la ca-