Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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En effet, je ne viens pas vous proposer de proscrire tel mode de transport, telle forme de voiture; de les supprimer immédiatement, sans délai, sans adoucissement, sans tenir compte des pertes qui pourraient en résulter pour le commerce et l'industrie ; rien de cela, en effet, car je vous propose, au contraire, une mesure qui atteindra ur but utile sans secousse et sans causer de perturbation.

Ai-je besoin de justifier devant vous la préférence que je demande pour les chariots? Ai-je besoin de vous dire que les charrettes méritent d’être frappées d’anathème , en attendant qu’elles soient mises en interdit? Je ne le pense pas, Cependant, il ne s’agit pas de frapper de réprobation tou= tes les charrettes. Je ne parle ici que de la charrette pesante attelée de six ou huit gros chevaux à la file; je parle de la charrette employée au transport des marchandises et appliquée au roulage proprement dit.

Je reconnais avec la commission que la charrette est nécessaire pour le transport des gros matériaux, pour aborder les carrières, et qu'il ya des fardeaux qui, par leur volume , leur poids, leur nature, ne peuvent être chargés promptement, facilement, quesur une charrette. D'ailleurs, je n’ai point oublié que le génie de Pascal n’a pas dédaigné de s’exercer sur des charrettes, et que par la réunion du treuil et du plan incliné, il a fait d’une charrette articulée le hacquet, cette machine si utile au transport des fordeaux et particulièrement au transport des denrées en barrique,

Oui, messieurs , il faut déplorer l'usage des transports à deux roues; car il est un obstacle à de grands et utiles perfectionnements. La charrette, c’est le fléau de nos chaussées ; c’est la charue de l’ornière, C’est à lacharrette qu’il faut imputer toutes Les plaies vicinales du pays ; c’est à lacharrette que nous