Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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ee vingt ans, l’objet de nos vœux, le prix de nos travaux et du sang que nous ayons versé pour elle, il en est peu parmi nous qui soient capables d’apprécier dans son ensemble, de juger dans ses détails l’acte constitutionnel qui nous est soumis et dont vous venez d'entendre la lecture. Pour la première fois l’armée est appelée à délibérer, et il faut l'avouer, l’exercice de ce pouvoir tout nouveau pour nous ne serait qu’effrayant pour tous, si nous étions une armée moins nationale.

« Dans cette circonstance, où vous devez agir comme citoyens, il ne serait pas convenable de souscrire aveu glément à ce qu’on vous propose; Ce serait prouver votre dévouement à un seul homme, et non votre patriotisme; ce serait mal répondre à à la confiance du peuple et même à celle du chef de l'État; ce serait enfin justifier toutes les calomnies de la haie et de l'esprit de parti qui s’obstine à voir en vous les agents du despotisme , les instruments de tous les maux de la France.

Officiers , sous-ofliciers et‘ soldats! votre opinion est libre; mais votre chef n’hésite pas à vous donner l'exemple d’un refus fondé sur la conservation des droits que, comme citoyens, nous ne nous laisserons jamais ravir.

« L'on vous a dit que la noblesse ne s’acquérait que par des services rendus, qu’elle n’était point transmissible, et l’on vous propose l’hérédité des pairs. L’on vous parle d’une représentation nationale, et l'empereur s’arroge le pouvoir de nommer seul les membres de la chambre des pairs, d’en rendre le nombre illimité, de dissoudre la chambre des députés; il stipule un président inamovible, à vieet à son choix, dans chaque collége électoral. Enfin, lorsqu'il s’agit de partager les pouvoirs, de fon der la liberté, l’on se contente d’une addition à l'ensemble incohérent des constitulions de l'Empire, et cette ad-