Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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attendu que pour moi il est indispensable qu’elle intervienne pour éclairer toute question. Le silence de l'opposition m'inquiète plus qu’il ne me satisfait; car je désire qu’elle nourrisse et vivifie les discussions par ses critiques. Mais je lui voudrais un autre sujet que celui que nous discutons, un autre terrain que celui où le membre de cette chambre auquel je réponds voudrait la placer. Messieurs, . plus il y a de liberté dans un pays, plus il convient que la Couronne soit dégagée des intérêts que chacun est libre de discuter.

Je comprends ainsi l’action de l'opposition, et je la seconderais au besoin du secours de ma faible voix; mais c’est lorsqu'il s’agit des grands intérêts du pays, lorsqu'il s’agit de surveiller le ministère dans l’emploi des ressources de l'État, dans les tendances de sa politique intérieure et extérieure, enfin dans sa manière de comprendre l’exercice du pouvoir et de garantir l’indépendance de la couronne. Mais je suis convaincu qu’il ne serait pas bon pour l’oppositiou, qu’il ne serait utile pour personne de descendre à des détails comme ceux que nous discutons, autrement que pour les mettre à part, ainsi que tout ce qui concerne la couronne, et pour les décider d’après les hautes convenances qui doivent entourer le pouvoir exécutif. Qu'on cesse donc de s'appuyer sur le droit commun pour repousser l’article 30. Mais alors, sur quoi se fonder ?

On voudrait nous effrayer, en rappelant que le dernier roi de la branche aînée avait un goût trop prononcée pour la chasse, et peu s’en faut qu’on ne représente le goût de cet exercice, qui était en lui presque uné passion, comme la cause du renversement de cette dynastie, On paraît