Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

Me so

plus soigneusement ni plus longuement discutées ; et cependant, messieurs, je ne crains point de l’aflirmer , car chacun de vous peut s’en convaincre comme moi-même, el cependant les intérêts militaires du pays sont depuis longtemps en souffrance ; ils n'auraient pas été complétement satisfaits par le premicr projet, par celui que vous avez voté en 1843. Ai-je besoin d’ajouter que, sous le point de vue principal, sous celui de la duréc du service militaire, cesintérêts sont en quelque sorte délaissés par le nouveau Protts par celui que nous discutons en ce moment. En effet, le projet de loi soumis pour la seconde fois à vos délibérations vous revient aujourd'hui bien différent de ce qu’il avait été concu, délibéré , arrêté dans cette enceinte. Une pensée, qui promettait d’être féconde en grands résultats, une pensée favorable à l'extension dela durée du service avait présidé à la rédaction du projet primitif, et dominait toutes ses dispositions. Eh bien, cette pensée salutaire est aujourd’hui réduite aux mesquines proportions d’une disposition de détail , qui fait compter le service six mois après l'inscription, Cetle pensée, qui était l’âme de la loi, se trouve à ce point affaiblie , qu’on peut dire qu’elle a presque entièrement disparu de l’œuvre incomplète qu’on vous propose de sanctionner.

Nous demandons si, pour un résultat aussi mince, et je suis tenté de dire aussi insignifiant, il convenait d’abrogéer l’une de nos lois organiques. Nous demandons si c’est là une compensation suflisante aux graves inconvénients que présente le remaniement trop fréquent des lois existantes. Était-ce done pour si peu qu’il fallait toucher à la lévislation de 1832? Nous pensons, messieurs, qu'à ces questions vous répondrez avec nous qu'il y avait un autre ré-

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