Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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être admis dans la région favorisée des emplois, ou plongés pour toujours dans les ténèbres de l’obscure inactivité.

Comme ce philosophe qui voulait paraître devant Dieu, son livre à la main, moi qui suis appelé aussi à faire une confession générale, je me présente devant vous, M. le maréchal, avec l’état de mes services. C’est là qu’est écrite tout entière l’histoire de ma vie militaire ; les notes fournies sur mon comple par les inspecteurs généraux d’armes existent au ministère. Elles complèteront tous les renseignements qui vous sont nécessaires, car c’est sans doute sur leur témoignage et non sur ce que je pourrais dire en ma faveur, que la commission jugera de mes droits et du degré d’estime qu’elle doit m'accorder,

En 1814, à la première réorganisation de l’armée, je commandais le 18° régiment d'infanterie légère ; ce régiment ayant été fondu dans le 8° de même arme à Bordeaux, je fus placé à la suite du 1* régiment d'infanterie légère à Paris.

J'ai suivi ce eurps dans tous les mouvements qui précèdèrent le 20 mars. Il resta dans Paris sans ordres du gouvernement royal et se soumit à Bonaparte comme toute l’armée. M. le colonel Beurnonville, aujourd’hui chef d’un régiment de la garde royale, commandait alors le 1° léger ; il nous donna à tous l'exemple de la soumission à l’empereur en paraissant devant lui, le 21 mars, à la revue qui eut lieu dans la cour des Tuileries.

Le 26 mars, le ministre de la guerre n'offrit le commandement du 14 léger. Je ne l'avais point sollicité, mais les étrangers menaçaient notre territoire ; en pareil cas ma place fat et sera toujours où grondera le canon ennemi.

Le 5 mai j'adressai au ministre le refus unanime de mon régiment à l'acceptation de l’acte additionnel de la conslitation impériale.

& L'on m'a vu dans les champs de Waterloo, mon sang