Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
hi métallurgique de l’Angleterre ce que les cotons de l'Amérique sont à son industrie des tissus.
Que serait-il arrivé, nous le demandons, si, comme nous, l'Angleterre eût repoussé les fers de Suède et se fût obstinée à convertir ses propres fers en aciers? L’Angleterre n'aurait produit que des aciers de très-médiocre qualité, et en outre ses fabriques et son commerce eussent été privés du monopole des bons aciers, monopole qui a établi en leur faveur un mouvement d’affaires égal à au moins 3 miliiards et demi en cent ans.
Maintenant, si nous recherchons quelles sont les conditions qui déterminent et qui ont fondé la prospérité des aciéries du Yorkshire, nous n’en trouverons pas d’autres que les suivantes :
« Houille abondante, à bas prix, située dans le voisinage d’un port d’arrivage pour les fers du Nord, protection efficace assurée aux usines par des tarifs de douane laissant entrer en franchise la matière propre à la fabrication des bons aciers. »
Les premières de ces conditions indispensables, celles de la situation voisine de la mer et de la présence de la houille, se trouvent réunies dans le bassin houiller du département du Nord, ainsi que dans le bassin houiller du midi; les houilles y sont également abondantes et à bon marché; les usinés qu’alimenteraient les houilles de Valenciennes seraient à proximité des ports de la Manche qui peuvent servir d’arrivage aux fers de la Suède; les aciéries qu’alimenteraient les houilles du midi se trouveraient à proximité de nos ports de la Méditerranée qui peuvent recevoir à meilleur marché que l'Angleterre les fers de Russie par les grands fleuves qui débouchent dans la mer Noire.
Je conjure la chambre de considérer qu’il s’agit d'ouvrir au nord et au midi de Ja France de nouvelles relations com-