Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
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en intérêts que la dette française, c'est-à-dire qu'aux mêmes conditions qu’en Angleterre l’intérêt de la dette francaise se serait trouvé diminué de {9 millions 1/2. Ainsi, par les résultats des emprunts tels qu’on peut les constater aujourd'hui, il est prouvé que le système suivi en France par rapport aux émissions de rente est plus coûteux que celui de l’Angleterre, et que si l’on pouvait ramener les rentes françaises au mode adopté et suivi par nos voisins, nous ferions une économie égale au onzième environ du total de notre dette publique. La comparaison n’est pas à notre avantage, sans doute, mais notre infériorité dans la manière d'emprunter n’est cependant pasexcessive, si l’on a égard aux circonstances défavorables au milieu desquelles nos premiers emprunts furent contractés, aux ébranlements successifs aux chocs que le crédit public a recus, en France, enfin à la direction si peu éclairée, si peu intelligente, donnée pendant longtemps aux affaires financières de notre pays.
Après les billets de banque et les effets de commerce, les inscriptions de rente sur l’Etat jouissent de toute la mobilité nécessaire pour entrer dans la masse des valeurs de cireulation. Il est utile, indispensable même, pour la prospérité d’un pays, qu'il y ait des titres de rente à escompter journellement. Ainsi, il est exact de dire que les émissions de rentes, indépendamment de l’objet spécial auquel elles répondent, procurent au pays un avantage véritable en contribuant à accroître la masse des valeurs de circulation, et par conséquent à mobiliser des capitaux qui, en s’engageant dans les rentes, acquièrent une propriété de circulation qu’ils n'auraient jamais eue sans cela; car les spéculations du commerce et de l’industrie, outre qu’elles ne sont pas du goût de tout le monde, ne suffiraient pas au placement des capitaux épargnés. Ce serait donc une grande erreur de croire qu’en tout état de cause le pays, dont la dette est considérable, doive se trouver par cela seul en pire position que les pays dont la dette publique est moindre. La dette d’un Etat, tant qu’elle reste proportionnée -