Entre slaves

416 : ENTRE SLAVES

— Mais à propos, que pensez-vous, dit-1l à son ministre, de la présence du consul russe Ygelstrom et de l’attaché militaire Tchichanof à ma réception à l'entrée de la ville? C'est assez curieux. Qu'est-ce que cela veut dire?

“— Kaïit sans importance pour nous, répondit

- Karavelof. Vous connaissez les Russes, leurs contra-

dictions éternelles. Peut-être aux yeux de la population nont-ils pas voulu s'abstenir, pour ne pas dès le premier moment paraître s'opposer à ce qui vient de s'accomplir. Mais je crois qu'il ne faut baser aucun espoir là-dessus. Jusqu'à nouvel ordre, la Russie va nous battre froide mine.

Karavelof avait raison. L'affaire de Philippopob, faite sans l’assentiment de la Russie, était le premier coup publie, retentissant, donné par les Bulgares du nora et du sud à l'influence de leur protectrice.

Les événements surprirent les esprits en Russie. Or accusa tout de suite les Anglais de les avoir préparés et le Prince de complicité avec eux. Le Tsar, alors à Copenhague, ordonna de réunir d'urgence un conseil composé de tous les personnages importants qui avaient passé par Solia depuis quelques années, agents diplomatiques et généraux. Immédiatement après, on ordonna le rappel en Russie des ofliciers occupés en Bulgarie, et la radiation de Battenberg des cadres de l’armée russe. >

Ces mesures étonnèrent les cabinets européens qui,