Entre slaves
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du pays, ni la marche du système, tels qu'ils avaient été réglés par la Constitution, mais que dans les circonstances exceptionnelles que l’on traversait, il n'était pas possible de précipiter un acte aussi considérable que l'était l'élection d’un prince. D'ail leurs, le général connaissait leurs raisons secrètes. et quel esprit régnait parmi eux et, le sourire railleur aux lèvres, faisait allusion aux conciliabules entre les agents des autres puissances et les membres du BOUMENNENENtS mais sa figure redevenant tout d'un coup sérieuse, il s'élevait contre les tendances du parti gouvernemental, rappelait tout ce que la Russie avait sacrifié pour la Bulgarie et d'une voix grave parlait des nobles et hautes intentions de son maître Alexandre IL, en montrant son portrait suspendu au-dessus de son bureau:
Les conversations se prolongeaient parfois el on entamait l'avenir. « Pourquoi le Usar ne nous désigne-{-il pas tout le suite un Prince? disaient les Bulgares. On parle du prince de Mingrélie: Nous n'en voulons pas. Nous ne sommes pas des Gosaques. » Sur celte question du Prince, Kaulbars restait muet et pour cause. Les Princes manquaient à Pétersboure.
Toutes les méfiances des Bulgares se réveillaient en face de ce silence. Si la Russie avait pu ou voulu à ce moment désigner un candidat sortable, il est probable que Kaulbars serait arrivé à détruire le faisceau d'intrigues et d'ambitions qui se formait autour de lu.