Entre slaves

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comptait sur un long temps de répit avant que le sentiment intense de la nationalité bulgare ne se manifestàt trop vivement, mais au contraire, voilà qu à certains signes assez visibles, on ne pouvait douter déjà d’une infiltration de nihilisme ou, si l’on veut, d'un libéralisme trop vif, offusquant pour la Russie chez les uns, les libéraux, et d’un slavophobisme assez accentué chez certains autres, les conservateurs. Entre ces deux partis, les Russes avaient peine à choisir, mais cependant, les agents à Solia paraissaient pencher plutôt, à certains moments, vers les libéraux que vers les conservateurs. On connaissait bien l’aversion des premiers pour l’autocratisme, mais au moins ceux-là n'avaient pas encore été touchés par le contact occidental. C'était une garantie pour les agents, garantie qu'ils ne pouvaient trouver chez les conservateurs qui, eux, n'avaient pas vécu en Russie, se piquaient d’avoir les manières et les allures des Zapadniki (occidentaux).

En admettant que la Russie fut loin de la pensée de s'opposer au développement rationnel futur de l'idée nationale bulgare, il lui semblait déplaisant que celle-ci fit des progrès trop rapides, que le nationalisme se déployàt bannière au vent, sans frein aucun, presque au lendemain de la guerre de 1878 en face de l'Europe qui rirait de la déconvenue des auteurs du traité de San-Stefano.

La liberté complète de gouverner sans tutelle, on