Entre slaves

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main à leurs adversaires et le cabinet de coalition fut formé.

Ce résultat était un peu inattendu et on en fut très frappé à l'Agence de Russie. On ne croyait pas à cet accord des partis qui prenait un certain air d'opposition contre la Russie.

Dans une conversation que le métropolite Clément eut alors avec les généraux Sobolef, Kaulbars et l’agent Vonine, Sobolef ne put s'empêcher de dire : « Ils vont se liguer contre nous. Nous aurions dù les envoyer tous en Sibérie. Il est encore temps. répondit Kaulbars. » — Mais ces fantaisies de langage indiquaient seulement le dépit que l'on ressentait alors du côté russe.

En effet, tous ces incidents exaspérèrent cette fois le Tsar et son cabinet. Réservant le Prince pour une occasion plus favorable, on chercha des victimes et l’on frappa à ses côtés.

Deux officiers russes qui remplissaient des fonctions de Cour auprès du souverain et que l’on soupçonnait de s'être laissés, eux aussi, bulgariser, furent rappelés par dépèche, sans que l'on daignât en informer le Prince. Le procédé manquait de correction. Il provoqua chez ce dernier un accès de colère. A son tour, il renvoya brutalement plusieurs autres officiers russes attachés à sa personne et les remplaça par des officiers bulgares.

C'était la brouille complète entre Saint-Pétersbourg