Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

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sait la plupart des associés : il demandait la traduction de la Déclaration des Droits de l’homme en patois de la Limagne d'Auvergne. Le club des Amis de la loi ne parvint pas, malgré les soins que Théroigne donnait à son recrutement, à attirer un nombre considérable d'affiliés. Aussi la belle Liégeoise, trouvant son public insuffisant, proposait-elle, dès le mois de mars, après la scène dont nous allons parler tout à l'heure, une fusion avec le club des Cordeliers. La proposition fut repoussée par la majorité, désireuse de continuer à huis clos ses séances d'académie politique. Mais la fusion se fit bientôt par la force des choses, les amis de Romme partageant presque tous les idées des Cordeliers.

Nous voilà loin des calomnies répandues sur le compte de la jeune femme par les royalistes, calomnies que Lamartine, toujours prêt à prendre des documents suspects sans les contrôler, quand il ne donne pas tout simplement carrière à son imagination, a encore exagérées dans son Histoire des Girondins en disant que la belle Liégeoise, « d'abord attachée aux grands novateurs de 1789, glissa de leurs bras dans les bras de riches voluptueux qui payaient chèrement ses charmes ». Sil’on veut examiner de près la vraisemblance de cette