Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

56 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.

les faquins qui se présentent la bourse à la main. Cette héroïne de boudoir fait des motions dans son district ; elle trouve le roi trop bien logé et l’Assemblée trop mal, comme si Cartouche et sa bande l'avaient été aussi bien. Me Théroigne, par son courage mâle, son patriotisme, sa fougueuse éloquence, ferait oublier son sexe et l’oublierait peut-être elle-même, sans les fonctions augustes qui le lui rappellent journellement et dont les amateurs de physique expérimentale ne lui permettent pas de se dispenser. » Nous savons ce que valent ces insinuations malveillantes.

Mais les Apôtres ne lâchaient pas Théroigne. C'était un bon sujet qui excitait sans cesse leur verve. Ils publiaient de prétendues lettres d'elle, adressées aux Actes et remplies d’allusions graveleuses. L'une d’elle est censée écrite à l’abbé Noël, rédacteur de la Chronique de Paris. Le post-scriptum est original : « Adieu, aimable abbé, je vous attends dans la semaine; M. Populus n’y sera pas. Ne m'écrivez plus de billets galants, vous me forcez à quitter l’ordre et le style du jour, ce que je ne fais Jamais sans avoir des vapeurs {. »

1. Actes des Apôtres, n° 71.