Exposé des travaux de l'Assemblée générale des représentans de la Commune de Paris : depuis le 25 juillet 1789 jusqu'au mois d'octobre 1790, époque de l'organisation définitive de la municipalité

74 Cette Proclamation excita envers le Roi la reconnoiffance des bons citoyens, & ouvrit toutes les âmes à l’efpérance d’un heureux avenir.

Une autre Proclamation de l’Affemblée annonça, le même jour, que le Roi venoit habiter Paris avec la Reine & fes enfans; & que les Gardes-du-Corps,

‘qui avoient prêté , fur la place, le même ferment que les troupes nationales ; s'étoient confondus fousles drapeaux de la Garde-Nationale-Parifienne.

Que cette journée étoit différente de la précédente! & de quel fentiment délicieux elle ‘eût rempli tous les cœurs, fans l’horrible maffacre de quelques Gardes-du-Corps (1), & les attentats facriléges dont quelques infâmes brigands fouillèrent la demeure royale.

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(1) Les têtes encore fanglantes des malheureux Gardesdu Corps furent apportées triomphalement au milieu de la Capitale ; & les excès furent portés fi loin, qu'on vouloit venir en- faire l'hommage à l’Affemblée, Elle donna les ordres les plus févères pour faire enlever les têtes, & arrêter ceux qui les portoient.

Pour la grande exaétitude des faits, nous devons rapporter ici que , dans la journée du $ Oë&tobre, une corde neuve fut fubftituée à celle qui tenoit fufpendu Le a. tal réverbère placé vis-à-vis de l'Hôtel-de-Ville ; qu'un garçon boucher fe plaça à côté de cette corde, attendant quelques victimes; que l'un des premiers foins de l'Affemblée, lorfqu'elle fut inftruire de ce fait, fut de faire enlever . la corde, remonter le reverbère , & qu’elle prevint ainñ les nouveaux attentats qui fe préparoïent,