Garat 1762-1823
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la pythonisse inspirée; l’auréole mystique de la future thaumaturge était encore dans les brouillards lointains.
En 1802 madame de Krüdener vint à Paris habiter un bel appartement de la rue de Cléry. Sa réputation d'esprit et de beauté l'avait précédée, aussi Paris n’était-il point encore Ninive ou Babylone, mais la ville de toutes les élégances, de tous les plaisirs, de toutes les joies, la ville Lumière qui l’attirait comme la clarté attire la phalène. A peine installée, elle reçut beaucoup et son salon fut vite fréquenté par tout ce que Paris renfermait de marquant dans tous les genres. Garat, à l'apogée de sa réputation, s'y faisait fréquemment entendre. Cédant une fois de plus aux entrainements de son cœur, de ce cœur si souvent désabusé, elle se laissa captiver par les charmes de notre irrésistible vainqueur; avec lui, elle continua de chercher l'amour éternel, qui la fuyait ! toujours, comme elle l'avait cherché avec tant d’autres ; avec ceux que nous avons déjà nommés,
avec À. de Stakieff; avec le comte de Frégeville,
1. Ch. Eynard, Madame de Krüdener, t. I, p. 113 et suiv., ouv. cit.