Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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de dispenser le soldat de toute contribution élective après seize années de service (1).

Était-ce là parler en sot ? Ce n’était pas en tout cas parler en démocrate. Ce point, je le répète, est le seul sur lequel Virieu n’ait pas eu l'intuition du siècle à venir. Il ÿ a dans sa protestation quelque chose de censitaire qui étonne. Les monarchistes actuels sont moins précautionneux.

Virieu donna d'autres preuves de son esprit conservateur et, il faut le dire, de son bonsens politique.

L’Assembléenationale ayant trouvé raisonnable d'in. troduire dans le serment exigé des gardes nationaux ces mots : « Nous jurons le maintien de la constitution, » le premier il protesta qu'il ne fallait exiger d’eux qu’un simple serment de fidélité. La formule officielle portait en germes deux révolutions : celle de 1830 et celle de 1848. M. Prudhomme, un des meilleurs soldats du corps, pensa toute sa vie qu'il avait été mis au monde pour défendreles institutions de son pays et au besoin pour les combattre !

Juste retour des choses d'ici bas ! Un Target, en 1793, fit adopter cette forme de serment ; un autre T'arget, son petits-fils, en 1872, fut un des promoteurs de la suppression des gardes nationales. Le bon sens parfois grandit avec les générations !..

Un député, royaliste, clérical et démocrate aux États généraux, représentait exactement, vers la fin de 1790, sinon l'opinion vraie de ceux qui en formaient la

(1) Séance du 28 février 1790.