Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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citoyens à sortir du royaume, les députés à quitter le lieu de leurs séances (1).

Enfin, et pour achever sans doute de façonner l’ébauche du moderne royaliste, alors que l’Assemblée nationale décide de substituer le drapeau tricolore au drapeau blanc (2), Virieu demande. « que la couleur qui fut celle du panache d'Henri [IV soit conservée et que l’on y joigne simplement celles de la liberté conquise, c’est-à-dire qu’il y soit joint une bande aux couleurs nationales ». Il semble que le député dauphinois aitdeviné la pensée du dernier prince de la branche ainée des Bourbons, du comte de Chambord! Comme lui, il est clérical, démocrate et « drapeau blanc »,

Puis viennent les derniers jours de cette Assemblée qui, en fin de compte, de la démocratie a fait un tyran, de la liberté religieuse un mythe, de Ia monarchie une république... couronnée.

_ Toutes les espérances de Virieu sont déçues; la patrie est perdue.

Il se tait; mais, jusqu'au bout, il est resté le fidèle de Vizille et de Romans, le soutien du trône et du peuple.

S'il prend une dernière fois la parole, ce sera pour féliciterles habitants de Paris de leur calme en apprenant la fuite de Louis XVI vers Varennes (3).

Plus que d’autres au cours de son mandat, il aura

(1) Séances des 18 décembre 1790 et 4 avril 1791. (2) Séance du 21 octobre 1790., (3) Séance du 22 juin 1791.