Histoire de la théophilanthropie : étude historique et critique : suivi d'une notice sur les catholiques allemands

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politique, une machine de guerre dirigée par le parti de la révolution contre le parti contraire. 11 n’en faut pas davantage pour compromettre et perdre un mouvement religieux. Ni Luther, ni Calvin n’eussent conquis à leurs vues tant d’esprits et ébranlé si fortement la vieille Église, s'ils avaient été soupconnés de poursuivre au fond un but politique ou un intérêt social cachés. Le réformateur religieux ne doit être préoccupé que de vérité religieuse ; le seul intérêt qu'il doit poursuivre est celui des âmes; c’est par là qu’il est fort : s’il est soupçonné de préoccupations terrestres, sa puissance s’évanouit.

Si donc les circonstances n'étaient pas favorables au succès de la Théophilanthropie, les hommes quelque honnêtes, éclairés, ou éminents qu’ils fussent, n’étaient pas non plus ceux qu'il eût fallu pour fonder une institution religieuse durable.