Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
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sans autre Conséquence que d'amener un trouble infécond dans certaines églises. Les rouages manquaient, tels les synodes provinciaux, pour résoudre les difficultés à l’amiable en imposant le calme à certains, ou en introduisant les réformes et les modes de discussion convenables lorsque les sujets traités méritaient un sérieux et attentif examen.
C'est ainsi qu'à Luneray, on demande la destitution d’un pasteur dont la prédication est plus doctrinale que morale‘. À Rouen, dès 1810, une polémique éclate sur la question de la Trinité, et se poursuit jusqu’en 1816. Un membre du Consistoire, Th. Dufossé, ‘eritique avec courtoisie, en des aperçus pleins d’érudition et parfois d’à propos, la notion de la Trinité telle que la concevait l'ancienne orthodoxie, s’attaquant non point tant à la personnalité du Saint-Esprit qu'à la préexistence éternelle du Fils ?.
! Cf. Encyclop. relig. Art. France prot., V, p. 197.
? Cinq lettres contre la Trinité : Paris 1816,64 p. in-16. «Daignez observer, mon cher Monsieur, que nous ne disconvenons pas que Jésus-Christ soit Fils de Dieu, qu'il soit issu du Pére, je ne nie pas sa préexistence avant que le monde fût, puisque nous disons avec S. Paul, qu'il est
le premier né de toutes les créatures, l'image du Dieu ‘invisible », p. 51.