Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
Nimes, Montpellier, les Cévennes, très conservateurs dans leur inertie, désiraient avant tout reprendre contact avec le passé historique de l'Eglise de France, avec les conceptions et les notions religieuses dont la confession de foi de la Rochelle restait le monument vénérable. Genève, au contraire, avait évolué toujours plus de l’orthodoxie calvinienne vers un latitudinarisme de plus en plus vague, et ne conservait son prestige à l’étranger que par une savante et peut-être inconsciente dissimulation de son vrai niveau relidieux. Montauban créé par arrêt d’un gouvernement qui ne connait rien des nécessités historiques du protestantisme, et non par un synode seul qualifié, se trouve être un organisme juxtaposé, et non incorporé à l'Eglise réformée. Frossard, chargé de le constituer, était Genevois par son éducation théologique. Dans sa circulaire inaugurale, il n’évoque pas les souvenirs de Sedan, de Saumur ou de la Rochelle, mais exalte «l’Académie de Genève, dont la réputation est basée sur des siècles de splendeur ». Et les nominations
qu'il favorise ne sont pas celles de Des-