Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
en dépit des rodomontades de son adversaire. Celui-ci ne s'écriait-1l pas dans sa préface : « Peut-être les théologiens trouveront-ils dans mon livre que je suis un peu en fond pour ne pas les craindre, s'ils prennent la peine d’entrer en lice avec moi et de m'attaquer ! » Encontre répond : « J'espère que nous offrirons au lecteur l'exemple, beaucoup trop rare, d'une dispute sans fiel, d'une discussion franche et loyale, où la bonne foi préside, et où l’on n'aspire, de part et d'autre, qu’à connaître et à défendre la vérité. » Il tint parole en ce qui le concerne.
Avec un tact apologétique que l’on ne rencontrera pas toujours, hélas, quelques années plus tard, le savant professeur de Montpellier commence par montrer qu'on peut être le plus fervent disciple du Christ et garder toute son estime pour la philosophie. Puis il divise sa réfutation entrois points. Un oubli d’abord, celui d’avoir négligé de dire que Platon croit en l'inspiration surnaturelle. Une injustice ensuite, dans la façon dont Combes critique le christianisme, le chargeant des crimes de ses adeptes ou soi-disant tels. Une erreur de fait, enfin, au sujet de laquelle le débat s'engage pour le fond.