Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire
prendre. « Un magistrat, écrit-il à Gase, peut intérieurement désapprouver la loi qu'on le charge d'exécuter, mais en attendant que l’autorité dont elle émane l’abroge ou la modifie, il est exact à lui obéir, il se montre zèlé pour la défendre, il s'exprime comme elle, il agit d’après elle. Est-ce à dire que nous méconnaissions la valeur des objections élevées par Gase contre certains articles de cette célèbre confession de foi (La Rochelle). Là n’est point le débat, mais, soumis à une loi, il devait la respecter. II n’est pas de discussion possible sur ce point, car vouloir la soulever, c’est faire entendre qu’on méconnait les bases constitutives de toute société religieuse ou politique. Ce n’est qu'en se soumettant aux lois qui régissent l'Eglise, tout en cherchant à les modifier par des moyens légaux, qu'on arrive à des réformes, mais si l'opposition aux lois de l'Eglise est telle que la conscience ne lui permette plus d’obéir, alors le devoir est de quitter cette Eglise, afin de chercher par la lutte ouverte à faire prévaloir contre elle les idées que l’on dé-
fend.t »
1 Puaux, Rev. chrét., 1877, p. 463.