Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

226 NOTES CRITIQUES SUR DE RÉCENTS OUVRAGES

1812 en Espagne et en Portugal, et il était chef de bataillon adjoint à l’état-major général du 6° corps d’armée lorsqu'il mourut, frappé d’une balle à la tête, le 18 mars 1814, à Berry-au-Bac.

Il y a de tout dans les carnets d’Étienne de Laclos : une prière très belle et vraiment admirable composée par la femme du général Beaumont pour ses fils qui sont à l’armée, une chanson de cavaliers assez leste, des visites aux filles (que j'aurais supprimées « sans vergogne » tout comme Étienne de Laclos les raconte), des listes de mots allemands et polonais que le jeune Laclos apprenait par cœur, etc. Ce sont, en somme, de simples notes destinées à servir plus tard de memento.

Quelquefois pourtant l'officier entre dans le détail.

Il dépeint Napoléon et décrit Berlin, Postdam, Danzic.

Il consacre quelques pages à l’entrevue de Tilsit, et on conçoit qu’il n’aurait pas donné à ce moment sa place pour dix louis, car il voit la garde russe qui fait « la cérémonie la plus extraordinaire » pour relever les postes ; il voit le camp des Kalmouks, « farouches, barbares, hideux » ; il voit Alexandre, grand et bel homme à la figure distinguée qui « doit faire le bonheur de ses sujets », le grand-duc Constantin qui paraît vif et emporté, le roi de Prusse qui a l'air contrit.