L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur
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138 EXAMEN DES PREUVES
S'il est à remarquer, d’une part, que les Chambres néerlandaises s'abstinrent Prudemment de faire allusion
ractère chevaleresque Ci Sa loyauté, et que, par conséquent, il n'était pas homme à reconnaître les prétentions naundorffistes, jouant ainsi un vilain tour à Ja maison royale régnante..…
Le texte même de l'acte de Delft exige aussi quelques Commentaires. Naundorff était venu en Hollande sous le nom de Bourbon, en qualité de duc de Normandie et de prétendant au trône de France. I] n'y était pas connu officielle ment sous le nom de Naundorff, qu'il n'employait plus luimême. De son propre aveu, le nom de Naundorff était un nom qu'il avait adopté jadis. Commeil était incapable de produire son acte de naïssance ni aucun document et que le fils du défunt et l'ami de celui-ci, le comte Gruau de La Barre, soutenaient naturellement devant l'officier de l’état civil que la Personne qui venait de trépasser n’était autre que CharlesLouis de Bourbon, duc de Normandie et fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, rien ne S’opposait à ce que ces noms et qualités fussent mentionnés dans l'acte de décès. Un acte de décès où aurait liguré le nom de Naundor ff eut été, au contraire,
Ce nom en Hollande et que ceux qui venaient faire la déclaration de son décès ne l'ont pas désigné comme tel. I] ne restait donc qu’à inscrire Naundorff sous le nom de Bourbon.
De tout ceci, ilrésulte qu'ilne saurait être question d'une reconnaissance soit officielle, soit officieuse, de l'identité de Naundor ff avec Louis XVII, ni par les autorités néerlandaises, ni par le roi Guillaume. Aussi l'acte et l'épitaphe de Delft ne sont-ils allégués comme preuves décisives que par des personnes que leur naundorffolâtrie empêche de se rendre à l’évidence.
- Les naundorffistes se sont mis avec zèle à la recherche de documents hollandais à l'appui de leur cause, recherches qui n'ont abouti à aucun résultat positif. Les soi-disant preuves qu'ils ont trouvées chez nous se réduisent à lacte et à l’épitaphe de Delft, qu'ils ne cessent de produire à tout bout de champ et dont ils ont fait le pivot de leur argumentation.