L'année de la peur à Tulle
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ledit chateau que les quatre murs et on s’est porté même à briser des fenêtres et à casser des vitres. :
Après avoir déclaré au sieur Lachaud et aux ouvriers démolissant la tour que l’inclination que le peuple montrait pour le pillage et la violation des loix les plus sacrées, excitoit l’indignation de tous les vrais patriotes et qu'ils se verroient forcés de prendre les armes pour ramener à leur devoir les mauvais citoyens qui continueroient d’attenter aussi indignement aux propriétés, ce qui nous conduiroïit à la guerre civile, de laquelle résulteroit la chute de la Constitution, la destruction de la France entière et le triomphe de nos ennemis.
Ce procès-verbal est signé par « Léonard BUSSIÈRES, notaire public, et Julien DucAG, homme deloy, électeurs du canton de Tulle ». (
Soit par l'effet de la persuàsion, soit par la crainte des châtiments qui pouvaient en résulter, on renonça à démolir ce vieux donjon de Favars que les cuvriers du xine siècle avaient si solidement construit.
Notons en passant que « la tour considérable » de Favars existe encore, qu’eile a même été réédifiée dans sa partie supérieure, comme le montre le dessin que nous en donnons hors texte. Les traces de la pioche révolutionnaire sont effacées et le vieux donjon est même de nos jours flanqué d’une gracieuse tourelle qui sert de cage à l’escalier.
Mais revenons à notre historique révolutionnaire ; nous voici en avril 1794, et depuis mai 1791 (presque trois années) les étangs de Favars n'avaient été ouverts ni _pêchés. Aucune tentative nouvelle n’avait élé faite contre les propriétés, mais il est à croire que les « maitres pescheurs » avaient jugé carpes et tanches suffisamment grosses, car le 6 avril les officiers municipaux de la commune avisaient le procureur-syndic de Tulle que de