L Occupation austro-bulgare en Serbie

L'EXPLOITATION ÉCONOMIQUE DU PAYS 109

considérés comme biens sans maître, biens vacants. L’abandon par le propriétaire de sa maison ou de ses terres, souvent involontaire et dans tous les cas provisoire, était considéré comme définitif! On vendait les biens au plus offrant, l'État se croyait autorisé à en disposer souverainement ! Ce qui est le plus caractéristique pour ces procédés de bandüts, c'est que l'État bulgare déportait très souvent des personnes d'une ville ou d'un village et déclarait ensuite leurs biens vacants comme ayant été abandonnés. Les Bulgares procédaient ouvertement à la saisie et à la vente des biens vacants et leurs journaux informaient le public régulièrement des décisions de l'Administration et des résultats des ventes auxquelles on procédait. Les autorités ont commencé par établir d’abord la situation et la valeur des propriétés qui devaient être considérées comme vacantes. C’est ce qui ressort d’une information parue dans le Dnevnik du 11 mars 1916 : « Le ministre de l’Agriculture se propose d'envoyer prochainement un commissaire spécial à Vrania pour dresser un état de toutes les propriétés vacantes qui s’y trouvent. » Il est certain qu’on a dû commencer partout par emmagasiner les biens meubles et par dresser une liste des immeubles; on doit conclure seulement de l’information parue dans le Dnevnik, que c'était l'Administration même du territoire occupé qui se chargeait d’inventorier les biens, et que ce n’est que dans des cas excep-