L'oeuvre sociale de la Révolution française

226 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

ou moins dans tout le royaume. — Autre entrave : la vaine pâture. Il est défendu de labourer les chaumes qui appartiennent aux pauvres avant le 15 septembre. La plus grande partie des terres est soumise à ce droit, les pauvres peuvent mener leurs chèvres et leurs vaches sur le bien du voisin, après la récolte. Mais dans beaucoup de pays — le roi luimême l’a permis, — le bornage des fonds tend à prévaloir. Enfin l'État réglemente l'agriculture, comme tout le reste. L'exploitation du sol n’est pas libre. La liberté économique doit céder à ce que l'Élat considère comme l'intérêt général. Il interditcertainescultures pour en favoriser d'autres. En 1731, le conseil du roi ordonne qu'on ne fera aucune nouvelle plantation de vignes dans le royaume et que les vignes restés deux ans sans cullure ne pourront être rétablies sans une permission expresse du roi sous peine de 3.000 livres d'amende, et l'autorisation ne sera accordée qu'après que l’intendant aura fait vérifier le terrain pour savoir s’il n’est pas plutôt favorable à une autre culture. L’agriculteur ne peut vendanger ni moissonner avant que le juge du lieu l'ait permis; il ne doit pas faucher les blés sous peine d'amende, « cette manière de récolter, dit le Par« lement de Paris, étant préjudiciable au public et « aux cultivateurs eux-mêmes, parce que la faux, « agitant l’épi avec violence, en fait jaillir les