L'oeuvre sociale de la Révolution française

228 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANCAISE

l’Averdy en 1764, et la liberté intérieure seulement, comme fit Turgot en 1775, il se produit des troubles, des émeutes, des accaparements; les marchands vont acheter les grains chez le laboureur lui-même, sans passer par le marché qui ne se garnit plus. Le prix du blé augmente, on est obligé de vivre de riz, puis, la mendicité et le vagabondage aidant, les pillages deviennent fréquents. En 1789 il n'y a en fait ni liberté d'exportation ni liberté de circulation à l'intérieur du royaume.

IV. — La propriété foncière est soumise à des charges énormes. Mais ce n'est ni la propriété des seigneurs, ni celle de l'Église, ce sont presque exclusivement les terres des cultivateurs qui les supportent. La masse des droits seigneuriaux et domaniaux retombe presque toute sur le paysan. Ces droits offrent une variété qui semble défier toute énumération; chaque pays en connaît de spéciaux qui portent des noms particuliers. Tous cependant peuvent rentrer dans les quatre classes suivantes : 1° droits personnels, comme la servitude, dérivant de l'ancien esclavage romain, humiliant la personne humaine; 2° redevances et prestations de toute sorte dues pour une concession réelle ou présumée de fonds, frappant directement la terre : mainmorte et corvée réelle, cens, champart, rente foncière, lods et ventes; 3° monopoles, tels que les péages, le hallage et le minage perçus sur les mar-