L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE ET LES PAYSANS 231

comme dans les montagnes du Haut-Albigeoïis, l'abandon de certaines terres par des paysans tombés dans la plus profonde misère, l'épuisement du sol privé des pailles qu'emportent le décimateur et le champarteur, la diminution du bétail. La misère règne dans la plupart des villages. La population rurale tend à s'écouler en partie dans les villes, à la suite des seigneurs et des bénéficiers qui ne résident point aux champs; les paysans se font les domestiques des riches ou travaillent à la construction des monuments somptueux et inutiles qui embellissent les cités voisines aux frais des campagnes privées des routes et des chemins les plus nécessaires. La mendicité, le vagabondage, engendrent le vol et le pillage. La disette arrive, les émeutes naissent de tous côlés, le brigandage com-

mence.

Il

Ce système foncier est vivement critiqué au xvin° siècle par les économistes, les sociétés d'agriculture, les assemblées provinciales.

On attaque les droits domaniaux. Boncerf écrit, à

l'instigation de Turgot, son ami, un opuscule, qui