L'oeuvre sociale de la Révolution française

232 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

fait grand bruit et que le Parlement de Paris condamne, « sur les inconvénients des droits féodaux » (1776). La « féodalité » a pour origine la convention et la violence. Il faut done faire la part de ce qui dérive du contrat et de ce qui ne vient que de la force. Les droits légitimes seront prouvés par la représentation que les seigneurs auront à faire des ütres de concession. Et ces droits légitimés seront ensuite éteints par voie de rachat. Les seigneurs n'y perdront rien, au contraire, et la propriété, au plus grand bénéfice de l’agriculture et de la nation, se trouvera affranchie de charges onéreuses et nuisibles au progrès.

Les économistes demandent l'abolition complète des entraves que le régime domanial oppose à l’exploitation du sol. « Il n’est que trop visible, écrit Dupont de Nemours, en 1789, que les rédacteurs des lois n'avaient pas la plus légère notion des classes rurales et de l'avantage de produire des richesses que l’ordre naturel des choses oblige de distribuer ensuite entre les citoyens. » La vaine pâlure empêche les paysans de supprimer les jachères, de faire des fourrages, ete. La dîme prive le cultivateur des pailles, engrais naturel de la terre. Les bans de fenaison, de moisson, de vendange sont « déterminés par le caprice et l'ignorance ». Partout des entraves, des règlements ridicules et

nuisibles, des baux trop courts qui empèchent le