L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE ET LES PAYSANS 233

fermier de faire les améliorations nécessaires. Tout le régime fiscal, la taille surtout, « forme une véritable prime de découragement ».

Ensuite une meilleure répartition du sol s'impose. Il faut, suivant les physiocrates qui se préoccupent avant tout des intérêts agronomiques, augmenter les productions et, dans cette vue, multiplier les propriétaires. D’immenses domaines sont incultes, mal exploités. enlevés à la circulation. Ce sont souvent des biens corporatifs (domaines du roi, biens ecclésiastiques, biens communaux). Il faut les vendre et les diviser par petits lots. Il ne suflit pas de transformer en propriétés individuelles les propriétés corporatives. Il faut diviser à leur tour les biens des particuliers par la suppression des communautés taisibles, par l'abolition des substitutions et l'adoption de meilleures lois successorales. En même temps il faut enseigner à tous les hommes les principes de l’agriculture, c’est-à-dire de l’art le plus utile et le moins connu.

Enfin il faut, contrairement aux principes du Gouvernement, célébrés par l'abbé Galiani et Necker, décréter la libre circulation des grains. Tous ces règlements prohibitifs n'enfantent, suivant les Quesnay, les Gournay, les Letrosne et les Turgot, que des disettes et des émeutes, privent le propriétaire et le cullivateur de bénéfices légitimes, les portent

au découragement et même à l'abandon des terres.