L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE ET LES PAYSANS 25%

biens sont divisés autant que possible en petits lots, et, si les conditions de paiement ne changent pas pour les biens ecclésiastiques, les agriculteurs trouvent des conditions très favorables pour acheter des biens d'émigrés, car on veut hâter l’aliénation de ces terres et en mulliplier les détenteurs pour empêcher les ennemis de la patrie de jamais les recouvrer.

Ainsi la législation a passé par trois phases, la première (1790) individualiste, philanthropique, la deuxième (3 novembre 1790-1792), étatiste, la troisième, élatiste tempérée.

Quelles furent les conséquences de ces immenses ventes? Il est probable qu’on ne les connaîtra jamais d'une façon complète. Mais divers travaux trop rares, dus pour la plupart à des étrangers, notamment à des Russes, nous permettent d’indiquer quelques résultats. Les domaines ecclésiastiques ont été acquis dans la Côte-d'Or beaucoup plus par les bourgeois que par les paysans; dans le district de Laon, les domaines sont tombés en plus grande quantité dans les mains des paysans. Les biens d'émigrés sont allés surtout aux paysans dans la Côte-d'Or; dans le Laonnais, ils se sont partagés à peu près également entre les deux groupes rivaux !. Mais dans le Nord les associations de

1. Peut-être le lecteur trouvera-t-il bien vagues ces résultats dus à des années de recherches de la part de M. Loutchisky. Peut-