L'oeuvre sociale de la Révolution française

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LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE ET LES PAYSANS 257

successoral ne divise pas toujours; car, en dehors de leurs terres, ils possèdent des capitaux mobiliers parfois considérables.

Ainsi, après comme avant la Révolution, il restait de grands propriétaires fonciers. On avait donné trop souvent la terre aux hommes des villes qui ne devaient pas l’exploiter par eux-mêmes; on n'avait pas fait la part assez large aux habitants des campagnes qui ne vivent que par le sol et pour lui. Une nouvelle aristocratie territoriale, rivale de la petite propriété, était créée. C'était contraire aux principes de la Révolution. Mais l’avidité des nouvelles classes dirigeantes, les besoins de l'État et les circonstances furent plus forts que

les principes.

I. — Après avoir supprimé l'ancien régime fon-

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cier, reste à organiser le nouveau !. L’abolition de la propriété seigneuriale et corporative indique déjà ce qu'il n’est pas, et, par suite, ce qu'il doit

1. Nous ne pouvons donner ici que des indications très générales et renvoyer à notre livre : Histoire sociale de la Révolution, I. La Législation civile de la Révolution française. La Propriété et la Famille (1189-1804). Paris, A. Fontemoing, 1899. XX-445 pages, in-8°.

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